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Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, 180 parachutistes, dont la plupart étaient du 3/507th PIR atterrissaient dans les marais inondés de Graignes et allaient se regrouper à l'aube devant l'église du village. Pendant six jours, Graignes va devenir un véritable camp retranché, où toutes les énergies vont être consacrées à la survie et à la défense de la petite bourgade. Le village devient le fort Alamo normand. Malheureusement, après plusieurs assauts repoussés, il ne sera pas possible aux défenseurs de contenir la furie d'une division SS. Les derniers défenseurs, à un contre dix, doivent quitter leurs positions de défense devenues intenables et abandonner avec déchirement leurs blessés et leurs amis villageois. Il va s'ensuivre un véritable massacre. Graignes devient, toute proportion gardée, un mini-Oradour-sur-Glane normand.

Gustave Jurczyszyn, né à Gatteville d'un père venu de Pologne et naturalisé français, s'engagea précocement dans la Résistance. Il fut arrêté par les policiers de Cherbourg puis torturé par la Gestapo en 1942. Cette tragique affaire révèle des liens qui existaient entre la Police française et les services de l'armée d'occupation et montre que la Gestapo n'avait pas le monopole de la cruauté.