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Quand le rap se complait dans les instrus lugubres où les femmes elles-mêmes jouent à celle qui appuiera le plus fort sur la pédale de l'outrance pour se faire remarquer. Quand rabaisser sa propre estime mène dans le meilleur des cas à d'éphémères compteurs de vues à six chiffres, Tracy prend les chemins de traverse, jetant depuis ton itinéraire bis des grenades hip hop bariolées qui agissent autant les esprits que sur les corps.

Pour ses 30 ans, l'Orchestre National de Jazz a réuni exceptionnellement sur scène tous ses directeurs depuis sa création, le temps d'un concert historique donné à la Cité de la musique - Philharmonie de Paris, dans le cadre du festival Jazz à la Villette. Un événement unique que le label ONJ Records nous invite à revivre avec l'édition de ce coffret CD - DVD. En trois décennies d'existence, cette institution unique en son genre a révélé onze projets passionnants et offert un vaste panorama du jazz français en grande formation. Il suffit de parcourir la liste impressionnante des musiciens prestigieux qui en auront assumé la responsabilité artistique et nourri les pupitres de leurs talents, pour se convaincre qu'en 30 ans, tous les styles, toutes les sensibilités, toutes les générations se seront succédés au sein de l'ONJ... De François Jeanneau, à qui revint l'honneur d'inaugurer la formule, à l'actuel directeur artistique, Olivier Benoit.

En 2016, Label Bleu fêtait ses 30 ans d'existence. Afin de célébrer cet anniversaire, le label a choisi de proposer une carte blanche au musicien qui a enregistré le plus grand nombre d'albums depuis sa création en lui associant des improvisateurs incontournables de son histoire. Cet artiste, c'est la figure emblématique du jazz européen Henri Texier. ? ses côtés, à l'affiche de cette soirée remarquable : Michel Portal, multi-instrumentiste habité, inimitable ; Bojan Z, créateur majeur du jazz d'aujourd'hui, inventeur subtil, une énergie musclée et une science rythmique à couper le souffle ; Thomas de Pourquery, saxophoniste électrique et éclectique, chercheur insatiable de pépites musicales ; Edward Perraud, batteur, improvisateur voguant de la musique contemporaine au jazz, des voyages fortissimo loin de toutes chapelles ; Manu Codjia, guitariste hautement inspiré qui a su et continue d'illuminer les musiques des plus grands (Humair, Texier, Truffaz, etc.), musicien engagé en quête de sons et de phrasés inouïs.

Depuis Columbus et Pittsburgh, les flyers circulaient de manière frénétique au point qu'il devenait quasi impossible de faire un pas sans en croiser sur le trottoir. Tirés de manière plus ou moins licites, des câbles couraient le long des rues jusqu'à la place réquisitionnée pour l'occasion, il fallait de quoi alimenter le mur d'enceintes qui, le moment venu, cracherait des basses lourdes et soulèverait les danseurs. Dans les magasins alentours, les premières disparitions suspectes de bombes de peintures avaient été signalées, on voyait des B.boys passer, rouleau de lino sous le bras. Sneakers lustrées et phases affûtées, scratchs et pass-pass, throw up et burning, tout le monde savait ce qu'il venait faire là depuis que le duo Lone Catalysts avait annoncé la couleur : Culture allait célébrer le hip hop dans ses cinq directions. Du graffiti au beatboxing, du deejaying à la danse avec, au dessus des débats, sa partie la plus visible de toutes : le rap. Jouant du scalpel dans sa collection de disques de jazz, de soul et de funk, distribuant les frappes sur sa MPC, J. Rawls avait donné des couleurs furieusement organiques à ses productions 90's pleines d'aspérités. Dans son book, les rimes de J. Sands étaient toutes dévouées au hip-hop glorieux, immortel, compétiteur et compétitif. Dans toutes les rues alentour, chacun avait taggé en rouge la date de la block-party monumentale : le 17 novembre 2017.

Deep rivers est l'aboutissement d'un long processus de maturation qui prend sa source à l'été 2017, peu après un concert stupéfiant du trio de Paul Lay au festival Respire Jazz. Entouré de la chanteuse suédoise Isabel Sörling, et du contrebassiste Simon Tailleu, Paul Lay, s'approprie les musiques populaires de la fin du XIXe et début XXe siècle - celles qui avaient bercé les jeunes années de ces soldats américains, qui débarquaient en France, âgés de 20 à 30 ans. C'est à ce ragtime orchestral encore inédit en Europe, siffloté par ces jeunes soldats, que Lay rend hommage, évoquant les champs de cotons des plantations esclavagistes et les champs de batailles confédérés de la guerre de Sécession, en passant par Broadway et Tin Pan Alley, jusqu'aux tranchées de la Marne en 1918.

Après 12 ans d'absence, le DJ, turntabilist et producteur américain Cut Chemist, membre des groupes de rap respectés Jurassic 5 et Ozomatli est de retour ! Die cut est une véritable renaissance pour ce vétéran du hip hop, et présente de nombreux invités comme le batteur Deantoni Parks (The Mars Volta), la légende du rap Biz Markie ou encore Myka 9, Mr. Lif et Freestyle Fellowship, entre autres.

Une fois de plus, Snorre Kirk démontre son originalité. Entouré d'une formation prestigieuse, il enregistre 9 de ses magnifiques et captivantes compositions pour cet album et s'autorise de multiples clins d'oeil respectueux à Duke Ellington et Charlie Mingus.