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De la Chanson de Roland jusqu'aux Contes du Graal, la Normandie nous est contée : à cette époque, elle est une des régions motrices du passage de la langue lettrée à la langue vulgaire.

En la marche de Gaule et de Petite Bretagne, il y avait autrefois deux rois qui étaient frères germains et avaient épousé deux soeurs germaines. L'un de ces deux rois était Ban le Banoïc et l'autre Bohort de Gannes. Le roi Ban était vieux et sa femme, Hélène, était jeune et belle, très bonne, aimée de tous ; de lui elle n'avait qu'un enfant qu'on appelait Lancelot mais qui avait reçu en baptême le nom de Galaad...
Ce fut le commencement du temps des aventures. Alors la Bretagne bleue devint le pays des Grandes Merveilles et les chevaliers commencèrent à errer...

L'auteur de Germinal a aimé la Normandie, et la province est très présente dans son oeuvre. Cet ouvrage, préfacé par Gilles Perrault, est dans la droite ligne des albums dont Gérard Pouchain a le secret.

Une évocation des sites du Cotentin hantés par le souvenir de l'écrivain et de ses oeuvres.

Les incidents se pressent tellement dans mon voyage que cela ferait des volumes...

Pendant la période 1689-1815, si justement qualifiée de "seconde guerre de Cent Ans" par Michel de Bouard et ses collaborateurs de l'Histoire de la Normandie, les conflits succédèrent aux conflits et la Normandie se trouve, une fois encore, province frontalière, face à la puissance anglaise, dont la suprématie sur les mers se fait cruellement sentir.
C'est sur mer que les Anglais vident maintenant leurs querelles avec de grands vaisseaux armés d'une formidable artillerie. Les côtes de l'ouest de la France deviennent, en quelque sorte, la véritable frontière de l'Angleterre...

Dans l'espace recommencé des mêmes courbes, des mêmes lignes et des mêmes horizons, l'espace éclaté des villages, des hameaux et des écarts, l'espace indéfini du bocage normand, l'église est le point de repère et de reconnaissance.
Dans le temps recommencé des jours, des saisons, des années, le temps éclaté des générations brèves, le temps échappé, l'Église a fixé le calendrier immuable des fêtes collectives et des cérémonies de la vie, la mémoire et la durée.
Dans ce pays d'habitat éparpillé, où le cloisonnement des haies et le foisonnement de la végétation isolent chaque village et chaque maison, l'église a toujours été par excellence le lieu de rassemblement et le lien de la communauté villageoise...

Contes, anecdotes, facéties religieuses, farces, histoires de fraudeurs, de sorciers ou de saints, proverbes et dires recueillis dans la presqu'île du Cotentin et transcrits pour la plupart du patois en français.

La mer est source de vie, mais exerce aussi terreur et fascination. Les hommes ont pourtant appris à franchir les eaux des rivières et celles des lacs et des mers. Ils ont pêché, et peu à peu exploité les ressources de l'océan, le parcourant avec toutes les audaces jusqu'à devenir presque intimes d'un monde demeuré longtemps hostile.
Des tableaux, des objets, des textes, tout un vocabulaire artistique et artisanal portent l'empreinte de cette relation que l'homme a peu à peu renouée avec les origines. L'histoire de la construction des bateaux, du commerce, de la pêche, celle des aventures de mer ou simplement du quotidien du marin en témoignent. Les sources sont nombreuses, et c'est en dévoilant ici plus d'une centaine d'oeuvres de ses collections que le musée de l'île de Tatihou, en Basse-Normandie, apporte sa contribution à la construction de la mémoire maritime.
Cet ouvrage fournit des clefs d'accès à l'univers des marins et montre aussi aux familiers de la mer que les artistes n'ont cessé de transcrire, sous diverses formes, le monde fascinant de l'océan.