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S'il vous était arrivé naguère, au cours d'une promenade dans la Hague, de vous trouver à Goury par une belle soirée d'été, votre attention aurait peut-être été attirée par un vieil homme dont la chevelure et la barbe opulentes s'étaient refusées à blanchir tout à fait.
Perdu dans ses pensées, un brûle-gueule de terre cuite fiché au coin des lèvres, il se tenait assis sur un banc adossé à la façade de l'abri du canot de sauvetage et l'étonnante figure de proue qui ornait le portail semblait participer à ses rêves. Le bleu de son regard paraissait, comme chez tous les gens de mer, sonder indéfiniment un horizon imaginaire et sans bornes.
Il habitait au hameau La Roche une coquette maison blottie au milieu des hortensias, aux murs de laquelle le printemps accrochait la dentelle rose des valérianes...

L'île de Tatihou, au large du port de Saint-Vaast-la-Hougue, dans la Manche, a été choisie pour y installer, dès 1948, un centre de rééducation créé par Camille Belliard pour venir en aide à de nombreux enfants de la Manche, victimes indirectes des opérations militaires de 1944 et souvent livrés à eux-mêmes. Pierre Le Brun y fut éducateur pendant l'année 1954. Son témoignage met en perspective la très profonde transformation de la pédagogie menée auprès des jeunes en difficultés. Sous l'impulsion des ordonnances de 1945, l'action éducatrice est mise en avant. Ce livre décrit avec beaucoup d humanité cette communauté de "Robinsons" composée d'éducateurs et de jeunes et inscrit, dans l'Histoire, cette oeuvre humaniste.

Gégé, Clément et Francis avaient 16 ans en 1962. Ils vivaient dans un petit village rural du Cotentin. C'était le temps des copains, du nouveau franc, des boums, des Mobs bricolées, des cheveux longs, des blousons noirs, des pantalons "pat'd'éph" et des premiers émois amoureux. Séparés par les exigences de la vie, cinquante ans plus tard ils se retrouvent. Moment privilégié pour les trois comparses de revisiter l'enfance, les années d'écolier et les frénésies d'une adolescence aux prises avec un monde en effervescence. Une époque où la machine à laver le linge, la botteleuse, le transistor, la télévision, le moulin à café et... la clôture électrique chamboulent les usages. Teinté de patois normand, le récit romancé, narré à la première personne du singulier, est une truculente évocation d'un temps révolu, générateur de destins improbables sinon prémonitoires.

Au grand dam de Camille , Bruno se cherche, se désole et commence a baisser les bras. Un jour pourtant, tout bascule. Lui, l’enfant adopté, il apprend qui est son père biologique. Il l’apprend en même temps qu’il découvre ce qu’il est : "Ange Fréval est un fou ivre de sang". Et oui, ce père est un assassin que l’on vient de prendre sur les bords de Sienne, un peintre assassin qui va passer au tribunal, être reconnu irresponsable, et interné en hôpital psychiatrique pour finalement y mourir. Seulement, Ange Fréval a le temps de léguer a son fils unique un livre testament, livre dans lequel il se raconte. En fait, ce livre se révèle être un double testament.

Pierre Guéroult fut un écrivain populaire et célèbre de son vivant. Il était beaucoup lu et ses admirateurs attendaient toujours impatiemment la dernière histoire du "Père Guéroult". Ces histoires étaient toutes construites autour d'un fait réel dont il avait eu connaissance ou qu'on lui avait rapporté. Mais il savait trouver les accents justes qui savent émouvoir, restituer fidèlement l'ambiance, l'atmosphère de nos campagnes et peindre le vrai paysan qu'il connaissait si bien. Il fut surtout le peintre des humbles et il a brossé le tableau admirable d'une époque, hélas pas encore révolue, qui heurtait la conscience du grand militant qu'il était par ailleurs. Ce tableau si minutieux et si complet constitue un document inestimable par sa densité et sa richesse.
Mais on ne peut parler de Pierre Guéroult sans évoquer la pièce maîtresse de son oeuvre : il fut le seul auteur de pièces de théâtre en normand, pièces admirablement construites, très "scéniques", passant fort bien la rampe, aux dialogues à la fois précis, fins et nuancés, et pleines des silences et de ce sens de la mesure qui caractérisent le "vrai" Normand. Des trois actes de "Pierrot du Houmet" à l'acte unique de "Toupioun", Pierre Guéroult nous adresse un message unique qu'on aimerait bien de temps à autre pouvoir directement apprécier de nouveau.

Enfant de l'Assistance publique, Jean a trouvé en Jeanne et Edmond, des paysans normands, ses parents de coeur. Alors que la guerre fait rage et qu'un bombardement éclate au cours de l'été 1944, ils accueillent plusieurs personnes venues se réfugier dans leur ferme. Parmi elles, Clémence, jeune Cherbourgeoise intrépide au caractère affirmé, y vivra une courte idylle avec Jean. Mais de retour chez elle, elle s'éprend de Ted Watson, soldat du Kentucky prêt à répondre à ses envies d'ailleurs et de rêve américain. Au même moment, Jean s'engage aux côtés du général Leclerc, puis dans la Marine. Parcourant les mers du monde, il ne parvient pas à oublier Clémence...

Les paysans de Quinéville ont vu plusieurs mauvais présages avant la visite à Cherbourg de Napoléon III et l'impératrice Eugénie. Le lecteur va de surprise en surprise en découvrant comment les façons de vivre à cette époque pouvaient changer les destinées, car interviennent le curé, Victoire, le forgeron, le taureau communal et les autres...